Souffrir du syndrome de l’imposteur, une force au travail

Les employés et employées qui souffrent du syndrome de l’imposteur seraient souvent plus efficaces, a démontré une récente étude conduite par le célèbre Massachusetts Institute of Technology (MIT) dont les résultats ont été publiés en octobre 2021. Coup d’œil sur cette étonnante trouvaille.

Peur de ne pas être à hauteur. Doute de soi. Exigences souvent exagérées envers soi-même. Pas moins de 70 % des travailleurs souffriraient du syndrome de l’imposteur à un moment ou à une autre de leur carrière, selon le Journal of Behavioral Science. Même ce n’est pas qu’un désavantage, loin de là, a récemment fait la preuve l’étude menée au MIT par la psychologue Basima Tewfik auprès d’un petit échantillon de 155 salariés et salariées américains au sein d’une firme-conseil en investissement.

En effet, si les membres du personnel qui manquent de confiance en eux vivent plusieurs conséquences négatives (bonjour anxiété de performance), ils auraient de plus grandes aptitudes interpersonnelles, a observé la chercheuse à l’École de gestion du MIT. En fait, ces personnes sont considérées comme plus collaboratives et plus efficaces sur le plan relationnel par leurs patrons. La raison ? Ils sont plus centrés sur les autres et portent une attention accrue à leurs collègues, leurs clients et leurs supérieurs, ce qui améliore leur performance.

Une attention décuplée

Après avoir examiné le comportement de cette centaine de spécialistes des finances, Basima Tewfik a observé le même phénomène au sein d’une équipe d’étudiants et d’étudiantes en médecine. Les diagnostics établis par ceux et celles qui se sentaient moins compétents étaient non seulement aussi justes que ceux de leurs collègues, mais ces futurs médecins avaient démontré plus d’empathie, d’écoute et posé de meilleures questions à leurs patients.

Qui plus est, le fait de douter de soi n’est pas qu’un défaut : cette caractéristique peut également devenir une source de motivation pour s’améliorer et booster sa performance au boulot, indiquent d’autres études menées sur le sujet au fil des années. Comme ces personnes ont l’impression de ne pas être à leur place, elles vont souvent décupler leurs efforts pour pallier le manque à gagner. Un atout au travail.

Dans un entretien avec le New Scientist, Basima Tewfik va, pour sa part, encore plus loin. « Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur sont essentiellement celles avec qui vous voudriez travailler », souligne-t-elle. Raison de plus pour s’en faire des alliés.

 

 

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